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Image de stephen packwood

TERRE

Centre Wallonie-Bruxelles

Paris

08
12
20
TERRE
Terraformation

Conférence

au Centre Wallonie-Bruxelles,

Paris.

Le 8 décembre 2020, le collectif TERRE propose au Centre Wallonie-Bruxelles (Paris) une intervention qui vise à mettre en perspective quelques notions clés pour la compréhension du monde présent, parmi lesquelles la terraformation, l'écogenèse, l'oikopoièse, l'abondance et la plénitude.

Ancre 1

Les crises qui se succèdent tendent à populariser, par exemple, la si délicate notion de décroissance. Ceux qui s'en réclament pointent les conséquences négatives des processus d'industrialisation, parmi lesquels les dysfonctionnements de l'économie, l'aliénation au travail  et la pollution, responsable de la détérioration des écosystèmes et de la disparition de milliers d'espèces animales. L'action de l'homme sur la planète a fait entrer celle-ci dans ce que certains scientifiques considèrent comme une nouvelle époque géologique, appelée l'Anthropocène, qu'accompagne cette angoisse : l'action humaine serait devenue une menace pour son espèce. L'objectif de la décroissance est de cesser de faire de la croissance un objectif. 

Pourtant, depuis ses origines, la vie croît en capitalisant de la matière organique et du patrimoine génétique. Cailloux stérile à l'origine, notre planète s'est terraformée d'elle-même, grâce à l'action de la vie. Les successions de vies et de morts permettent la création d'humus qui s'accumule et permet à des formes de vie de plus en plus nombreuses et de plus en plus complexes d'advenir. Les vagues d'extinctions qui se sont produites dans son histoire n'ont fait que ralentir ce mouvement. 

Récemment, en Arabie Saoudite une organisation sociale animale tout à fait inédite s'est inventée entre chats, chiens et babouins. Ceux-ci vivent en totale harmonie. L'abondance de déchets produits par la civilisation humaine a pour conséquence d'avoir fait disparaître les notions de prédateur et de proie. Le fait que la nourriture soit disponible facilement, et en grande quantité, permet à ces trois espèces de tisser des liens sociaux inédits. 

Dans son œuvre, Iain M. Banks a développé le concept de "Culture", une civilisation pan-galactique basée sur une utopie technique. La Culture est une civilisation de trente mille milliards d'habitants, mêlant dans une totale égalité humains, extra-terrestres, drones et intelligences artificielles. La Culture est une société post-pénurie vivant d'une économie de l'abondance : ses techniques de pointe offrent une richesse matérielle pratiquement illimitée et le confort à tous, gratuitement, et elle a quasiment supprimé la notion de biens. Elle a surmonté la quasi-totalité des contraintes physiques sur la vie, y compris la maladie et la mort, et est presque totalement égalitaire. Sa société est stable, sans utilisation d'aucune forme de force ou de contrainte, sauf si nécessaire pour se protéger ou protéger les autres.

Au monde présent se pose cette question : faut-il nécessairement douter de la croissance ? N'est-il pas temps de penser la croissance en d'autres termes qu'économiques ? Et si l'on osait le pari du bioaccroissionnisme ? Où se rencontrent le mythe de l'abondance, le vitalisme et le modèle capitaliste, et quelle pourrait être la nouvelle projection (le récit, le projet) de nos humanités, que confrontent des enjeux multiples ? Mais surtout : comment opérer dans le concret ? Comment articuler un monde (c'est-à-dire une représentation d'une certaines organisation) et une réalité tant physique, biologique, géologique, que culturelle, dénommée Terre ? Quelle est la place de l'art (et des ars) dans ce projet qui réclame de lui une valeur d'usage, plus que d'échange ? Comment agir sur le réel en dépassant le rôle symbolique qu'entérine et entretient l'artiste, au terme d'une histoire de l'art, riche d'enseignements ? Comment designer le monde pour, avec conscience, faire Terre ? 

La tâche qui nous incombe serait celle de la terraformation. À ce sujet, Laurent de Sutter remarque : "Il faut prendre la mesure de ce qu’est vraiment le monde, si j’ose dire : une grande œuvre d’art malade… Il ne suffira pas d’un peu de permaculture et de décroissance pour y parvenir. Il n’y faudra pas moins qu’une terraformation alternative, qu’une nouvelle cosmologistique, à l’intérieur de laquelle, espérons-le, l’organisation des modalités de la coexistence avec les autres formes de vie, des virus aux dieux, serait moins toxique, parce que, sans doute, plus visible."

Bienvenue dans l'écogenèse. 

asbl n°entreprise 0752665659

oikopoiese 2020

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